Juxtaposed: Religion Featured in Paris Match

Featured in Paris Match

Paris Match Magazine features Mike and Maaike’s JUXTAPOSED:Religion in the article ‘Le Design C’est Sacré’

ART DE VIVRE: LE DESIGN C’EST SACRÉ.

<<Les exemples de collaboration entre les institutions religieuses et les designers sont toujours spectaculaires. Des réalisations récentes relancent l’intérêt pour ces associations originales qui déplacent le champ de la création utilitaire vers des aspirations plus spirituelles. Elles sont trop rares. Dommage, car c’est beau, ma foi…

Saint-Bartholomée, à l’est de la Bohême. La petite église du village de Chodovice était en ruine depuis le régime communiste. Changement politique. L’année passée, la population se cotise pour la restaurer. Juste assez d’argent pour acheter quelques sièges, beaucoup de bonne volonté, et les conditions sont réunies pour que Jakub et Maxim, le duo du studio Qubus, mettent la main à la pâte. Une fois la structure restaurée, ils s’attaquent à l’intérieur. Shoking ! les fidèles s’assoient sur des chaises Verner Panton, leur dossier percé d’une croix, et le prêtre sur le célèbre fauteuil Eiffel des Eames. En contrepoint à ces icônes du design moderne, de vieux tapis persans, des chandeliers de cristal de Bohême miraculeusement rescapés, et voilà notre église muée en la plus belle salle communale existante la semaine, et en un lieu de culte unique le week-end. L’église attire les foules et gorge de fierté les habitants. « Après tout, un designer n’est-il pas là pour améliorer la vie des gens ? » nous confient les deux jeunes Tchèques qui se sont fait connaître par leurs collections d’objets de déco déjantés, comme une horloge Louis XV numérique en porcelaine blanche. Néanmoins, ils restent très discrets sur Bartholomée…
Bizarrement, tout comme Qubus, aucun designer ayant participé à l’aménagement d’un lieu sacré ne communique sur ce travail. Humilité face à la foi, frontière entre le marketing et le spirituel ? Le fait est que, depuis quelques années, beaucoup de stars en décoration ont planché sur des lieux et objets religieux sans en faire étalage. Plus étonnant : si le tarif de leur prestation s’évalue évidemment à la hauteur de leur notoriété, ils officient souvent bien en deçà, et même parfois bénévolement lorsqu’il s’agit d’objets sacrés. Qu’ils soient adeptes de la religion en question… ou pas. Ainsi Matali Crasset et la chapelle de la maison de Marie à Lourdes, du bureau d’Andrée Putman pour la primatiale Saint-Jean de Lyon, ou du célébré John Pawson, architecte et designer minimaliste, qui a construit la nouvelle abbaye cistercienne Novy Dvur en Tchéquie et créé des bancs pour l’abbaye varoise du Thoronet… Sans en avoir pris aucune photo. Pudeur et discrétion.
« Quel beau sujet que les objets du culte ! Ils portent en eux une dimension spirituelle évidente en plus de leur fonction. J’aime quand notre société, dite de consommation, veut communiquer sur d’autres niveaux que le mercantile. » C’est le début de réponse apporté par Sylvain Dubuisson, qui en plus de l’orfèvrerie liturgique pour le Pape aux J.m.j. 2000, a conçu la chapelle funéraire du cimetière Montparnasse où sont enterrés les prêtres de Paris, mais aussi une mesusa juive aujourd’hui au musée d’Israël. Pour Mattia Bonetti, qui vient d’aménager le chœur de la cathédrale de Metz avec son mobilier de bronze, « c’est motivant de recevoir, au lieu d’un brief marketing, le mandat de dessiner un meuble pérenne pour élever les esprits ». Et pourquoi pas les ouvrir… C’est le but évident de l’étagère Religion, dessinée par Mike et Maaike, designers à Sacramento. Elle supporte les livres sacrés de toutes les religions du monde. Design on ne peut plus symbolique.>>